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TEXT 6

tatra sattvaṁ nirmalatvāt
prakāśakam anāmayam
sukha-saṅgena badhnāti
jñāna-saṅgena cānagha

tatra: là; sattvam: la vertu; nirmalatvāt: le plus pur de la création matérielle; prakāśakam: illuminant; anāmayam: sans réaction pécheresse; sukha: avec le bonheur; saṅgena: par le contact; badhnāti: conditionne; jñāna: avec la connaissance; saṅgena: par le contact; ca: aussi; anagha: ô toi qui es sans péché.

Ô toi qui es sans péché, sache que la vertu, le plus pur des guṇas, illumine l’être et l’affranchit des suites de tous ses actes coupables. Sous son influence, il s’attache au bonheur et à la connaissance.

Les êtres ne sont pas tous conditionnés de la même façon par la nature matérielle. Certains sont heureux, d’autres très actifs, et d’autres sans recours. Ces différents états psychologiques attestent de leur conditionnement. Ce chapitre explique les diverses manières dont les êtres sont conditionnés. L’homme conditionné par la vertu développera une sagesse supérieure à celle de l’homme dont le conditionnement est différent. Les souffrances de ce monde ne l’affecteront pas beaucoup et il sera enclin à progresser dans la voie de la connaissance matérielle. Le brāhmaṇa, en principe, en est l’exemple type. Si l’homme influencé par la vertu éprouve un sentiment de bonheur, c’est parce qu’il a conscience d’être plus ou moins affranchi des conséquences de ses actes coupables. Les Écritures védiques confirment en outre que la vertu se caractérise par le fait qu’elle permet d’obtenir une connaissance plus approfondie et qu’elle génère un sens du bonheur plus fort.

Toutefois, l’être vertueux aura tendance à se considérer avancé dans la connaissance et donc supérieur à autrui – ce qui constitue en soi une forme de conditionnement. Ainsi des philosophes et hommes de science qui sont tous très fiers de leur savoir. Et du fait que leurs conditions d’existence généralement s’améliorent, ils ressentent ce bonheur matériel dont nous avons parlé. C’est ce sentiment de bonheur profond dans la vie conditionnée qui les attache, par le biais de la vertu, à l’existence matérielle. Ils sont donc attirés par les actes que génère ce guṇa. Néanmoins, tant que durera cet attrait, ils devront revêtir de nouveaux corps matériels. Il est donc peu probable qu’ils puissent obtenir la libération ou atteindre le monde spirituel. Vie après vie, ils seront philosophe, homme de science ou poète, mais ils seront toujours confrontés aux affres de la naissance et de la mort. Illusionnés par l’énergie matérielle, ils continueront toutefois de croire qu’une telle existence est agréable.

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